Lombok, l’inspirante

J’ai débarquée à Lombok pour la première fois il y a quinze ans. Un peu par hasard.

C’est l’histoire d’une soirée à boire des bières, refaire le monde et écouter Johan parler de sa passion pour le surf et son envie de retourner à Bali.

“ Et si on y allait tous les trois ? “

Je n’avais rien de prévu pour les trois prochains mois, rien jusqu’à l’été. J’ai dit oui. Guillaume aussi, puis Elodie ensuite. Le lendemain, entassés dans un couloir entre nos chambres de saisonniers nous étions en train de chercher les vols au meilleur prix. Je m’en souviens comme si c’était hier :

Paris - Denpasar 580 euros.

J’ai découvert Bali, Nusa Lembongan, puis Lombok sur laquelle - à l’époque - il fallait se rendre en ferry public pour une traversée de 5h à 6h en fonction de la houle.

J’ai aimé Bali, mais je me suis sentie arriver chez moi à Lombok. Sentiment très particulier de trouver son chez soi à l’autre bout de la planète, de ces choses qui ne s’expliquent pas.

Je ne surfais pas à l’époque. Mais j’ai regardé mes amis surfer, rencontré des locaux, me suis essayée une petite journée sur les douces vagues de l’île. J’ai aimé, mais ce n’etait pas le moment. Pas encore. Je m’étouffais dans mes poumons gorgés de toxines et dans un corps bien peu disposé à l’exigence du surf.

La Sankalpa, ou graine d’intention

J’ignorais ce jour-là que j’y reviendrais. Mais une petite graine avait été plantée. Il me fallait avancer sur mon chemin et redéfinir complètement ma vie. Mon mode de vie, mon hygiène de vie et beaucoup d’autres choses. Un chemin sur lequel j’ai rencontré la pratique du yoga à force de mettre genou à terre.

Il y a 15 ans, j’ai laissé mes amis pour rester sur cette île qui semblait être mon chez moi, mon flow. Je suis allée vivre chez l’habitant pendant un mois. Rester dans les villages Sasak - groupe éthnique le plus important de l’île -. Rester vivre les pieds nus dans la terre. Manger avec les mains et regarder les levers de lune sur l’océan.

Aujourd’hui nous pourrions dire que, quinze ans en arrière, il n’y avait rien à Lombok. J’y ai pourtant tout trouvé.

Je ne sais pas pourquoi j’ai mis quinze années à y retourner. J’avais pourtant le cœur en miette à mon retour en France. Mais la vie a repris son cours. Mon cheminement intérieur a, d’une certaine manière, commencé.

Rétrospectivement je crois que j’ai débuté ma recherche de “mieux-être” avec cette envie d’être capable de pouvoir surfer à l’avenir. J’ai pris conscience de mon hygiène de vie misérable et de l’état pitoyable de mon corps physique malgré des hivers entiers à skier. Mais skier était devenu proche de l’automatisme et ne me demandait plus autant d’efforts.

Je n’avais plus à apprendre.

En surf, j’avais absolument tout à apprendre.

2024

Voilà. C’était maintenant. Et cette fois, c’était toute seule. Prise de décision un soir après ma journée de ski autour d’une table ronde et patinée en bois dans une vieille maison savoyarde, un thé brulant comme seul témoin.

Francfort - Jakarta : 1200 euros.

Je ne me suis que rarement frottée au surf depuis mon séjour à Lombok. Et chaque tentative restait assez proche de l’échec et du dégoût. Mais pas suffisamment. La graine était toujours là.

Je ne sais pas si tu as cela quelque part en toi. Cette envie qui t’habites au plus profond, qui te fais rêver comme une gosse, qui te semble impossible à 90% mais tu continues de t’accrocher aux 10% restants. Le surf, ça été cela pour moi.

C’est sur Instagram que j’ai découvert Anaïs Pierquet, sous son profil Facing Blank Pages. J’ai écouté son podcast, me suis abonnée à sa newsletter. Et j’ai réservé sa retraite de surf. Pourquoi ? Parce que son message m’inspire. Parce que ses mots m’inspirent. Parce que son flow sur son longboard m’inspire. Et parce que son séjour est dans l’endroit que j’ai le plus aimé au monde, l’endroit qui m’a donné un chez moi loin de mon chez moi il y a quinze ans. J’étais prête pour les dix pourcent restants de mon rêve.

Tout a changé à Lombok. Il y a aujourd’hui un aéroport, un circuit international de Moto GP à la place d’un village Sasak, des autoroutes et des lampadaires allumés toute la nuit, des complexes hôteliers, des restaurants italiens, des Apérol Spritz et des burgers. C’est vrai, je n’étais pas prête. Presque tout ce que j’ai connu a été rasé au profit de la modernité. Mais j’ai rapidement retrouvé ce flow qui m’a tant touché et tant fait aimer cette île.

Je sais que l’île va continuer de changer, je sais que l’expansion est en marche en mode rouleau compresseur, mais je sais qu’il ne s’écoulera plus quinze ans avant que je n’y retourne.

De l’importance du Rituel

Lombok est spirituelle. Être bercée deux mois durant aux sons des appels à la prière, du chant des imams a adoucit mon âme. Le rituel est toujours quelque chose qui me manque en France. Peu importe la religion. À Bali ou en Inde il y a les offrandes chaque matin, la gratitude du jour qui se lève. Ce sont, je trouve, des instants précieux qui nous rappellent que la vie est un jeu de carte bien fragile et que la beauté se trouve dans la valeur accordée à l’instant et la confiance en plus grand que soi. C’est une valeur, un rituel qu’il est possible de connecter quelques instants en méditation. Je ne prône aucune religion, je ne suis pas baptisée et suis issue d’une double culture aux croyances bien différentes. Mais ce que je veux souligner ici, ce sont tous ces moments qui nous aident à revenir ici et maintenant, ces moments où l’on s’accorde le temps de dire merci pour ce qui est, ce que l’on a traversé, ce que l’on a surmonté.

Ces moments pour être dans la Vie, ne plus la laisser filer entre nos doigts.

C’est également ce que je retrouve quand je déroule mon tapis de yoga et, depuis cet été, chaque fois que je surfe une vague sur l’océan.

Une douceur qui m’aide à ralentir, respirer et laisser la gratitude s’infuser dans chacune de mes cellules. Des pratiques qui me permettent de connecter au flow ultime, ou tout s’aligne, ou tout ne fait absolument plus qu’un. L’instant magique.

Si tu attends de ton voyage un séjour en hôtel tout compris avec de l’eau potable à la sortie de ton robinet, je ne te conseille peut-être pas Lombok, bien que tu pourras trouver des hôtels tout compris.

Je te conseille Lombok pour découvrir le Flow de la “ Island vibe ”.

Pour vivre l’acte de ralentir. Pour écouter les locaux te répondre “ Easy “ lorsque tu as l’impression d’avoir un problème. Pour connecter à une philosophie de vie pleine de force et de résilience. Je te conseille Lombok pour, peut-être, te rendre compte de tout ce que tu possèdes, de tout ce qui déborde, de tout ce qui est inutile. Je te conseille Lombok pour revenir aux sources.

Et, peut-être, découvrir le surf dans l’un des endroits les plus propices à cette activitée.

Non. Tout n’est pas rose. Rien ne l’est. C’est bien la nuit qui donne tout son éclat à la lumière.

Oui, le traitement des déchets est un problème et beaucoup d’endroits sont jonchés de plastiques ; Non, l’eau n’est pas potable et tu vas faire un stock de bouteilles d’eau toi qui fait du tri le reste de l’année ; il y a nombre de chiens errants (qui ne demandent qu’une seule chose : de l’affection, des câlins et un peu de nourriture) ; et oui on voudra te vendre vingt cinq fois par jour des sarungs, des colliers, des bracelets, des mangues ou des ananas … mais un non merci suffira si tu n’es pas intéressé.

Mes Tips Voyage

Je ne pourrais pas te faire un topo de toutes les magnifiques choses à voir sur l’île, du nord, de ses cascades, rizières et volcan à gravir. Je n’ai gravité qu’autour de Kuta Lombok et de ses spots de surf. Quelques jours sur les îles Gili mais je ne recommande pas - c’est tout personnel mais un grand trop pour moi - , hormis Gili Meno et son auberge de jeunesse incroyable qu’est le Rabbit Tree Hostel et une session plongée sous-marine à l’école Divine Divers.

Pour le reste, vu que je te parle surf, voici les coachs et lieux que je te recommande.

Surf

Si tu optes pour la semaine tout compris avec Anaïs c’est direction son site. Une vraie semaine pour déconnecter, recharger, probablement faire un point sur ta vie, tes envies et tes projets.

Tu préfères le solo trip du début à la fin ? Je te recommande de booker tes cours auprès de Damar qui t’emmènera sur différents spots en fonction du swell , Billy qui navigue entre Bali et Lombok, Zul sur le spot de Ekas ou bien encore Deeka sur celui de Gerupuk.

Si tu surfes entre potes et que tu souhaites immortaliser tes sessions, demande à Eddy pour les sessions au drone, ou Valia pour les photos.

Dormir

Pour les logements, bien que j’ai beaucoup séjourné en auberge de jeunesse et dortoirs, j’ai apprécié les lieux cosy pour retrouver mon intimité et mon rythme.

Je recommande Bombora Bungalow, mais n’oublie pas les boules quies. Hide Away bungalows (que tu trouveras sur les plateformes de réservation), mais l’une des trois chambres - les bungalows sont beaucoup moins agréables de par leur manque de lumière et l’eau froide. La famille est adorable et la cuisine extérieure très pratique. Et étant situé à l’arrière de l’artère principale c’est silence assuré.

Pour les plus gros budgets, direction Origin Lombok, voire Somewhere qui propose également une option dortoir très bien aménagé. Si tu pars en famille et souhaite te faire plaisir, loue une maison chez Loop Villas (toujours sur les plateformes).

Yoga & Transport

Tu veux pratiquer le yoga ? Mon lieu préféré est Mana Yoga Retreat. Il est également possible d’y prendre une chambre ou un lit en dortoir, ou juste venir pour déjeuner ou se faire masser. L’endroit est magnifique, verdoyant et reposant.

Besoin d’un taxi, d’une organisation de séjour ou de location de scooter, appelle Henri au +62 831-1069-1652 et n’hésite pas à négocier tous les prix ; c’est la routine un peu partout.

Manger

Pour les repas, mon préféré c’est le tradionnel Nasi Campur que tu trouves dans les petits restaurants locaux : le Warung. À emporter tu le trouve dans un petit papier kraft en triangle à manger avec la main (droite) ; une base de riz avec légumes et proteines en fonction de la cuisson du jour. J’ai mangé dans nombre de Warung, mais également dans la rue, acheté des soupes aux boulettes de viandes à un vendeur sur scooter - je n’ai jamais eu aucun problème d’estomac, si ce n’est un excès de piments, mais je sais aussi que j’ai été habituée très tôt à la street food. Donc écoute toi ; si tu manges dans la rue avec les mains en pensant que tu vas tomber malade … tu augmentes fortement les chances de tomber malade. Moi je me dis toujours que c’est nickel, je ne me suis jamais amusée à nettoyer ma fourchette ou essuyer mon verre avant usage. Je me suis d’ailleurs brossé les dents à l’eau du robinet mais nombreuses sont les personnes qui utilisent les bouteilles d’eau également pour cet usage. Donc, chacun ses principes et fragilités. Comme en yoga : écoute toi !

Mes restaurants “ western “ préférés sont Milk pour le brunch, Bush Radio avec une mention spéciale pour le Pad Thai et le Falafel Roll. Le restaurant chinois Jiang Nan est incroyable. Et j’ai découvert Le Bombay Curry Hut à la fin de mon séjour, délice indien et thaï.

Le dimanche après ta session surf, c’est direction Elamu pour le brunch à volonté. L’endroit est cosy, on a envie d’y rester le reste de la journée.

Pour un apéro, dîner, cours de cuisine ou de yoga avec vue c’est direction Ashtari sur les hauteurs de Kuta. Parfait pour profiter de l’air les journées aux chaleurs écrasantes.

Souvenirs

Niveau shopping, je te recommande vraiment de faire un tour chez Nine-Nine ou Lulu, une française installée et mariée sur l’île y a développé une association qui vient en soutien aux femmes des villages en rachetant les sarungs usagés pour en faire de nouvelles et magnifiques pièces. C’est là aussi que tu peux faire un cours de cuisine et une leçon de culture locale, acheter les magnifiques bijoux Seasters de mon amie Carla.

Explorer en sécurité

Globalement, prends ton scooter et explore les alentours, il y a des plages magnifiques à voir, sur quelques unes le parking est payant donc prévoit de la monnaie.

Ceci est bien évidemment une liste non-exhaustive. Si tu as besoin d’autres conseils tu peux m’écrire.

Ce que je peux dire aussi, c’est qu’en tant que femme voyageuse solo, je me suis toujours sentie en sécurité à Lombok.

Je serais curieuse de lire en commentaire quel est le lieu qui t’as touché comme Lombok m’a touché.

Quelles sont tes recommandations de destination pour le surf ou autre, ce qui te plaît et fais vibrer dans tes voyages.

Et de quelle manière la pratique du yoga t’inspires dans ta vie, tes voyages et tes activités sportives.

With Love,

Always

Suivant
Suivant

Yoga, Surf & Vice Versa